Dès le début du combat, Ali surprend. Contrairement à sa réputation de poids lourd ultra-mobile et à ce qu'il montré tout l'été à l'entraînement, lors de longs footings le long du fleuve Congo, il encaisse les coups, replié dans les cordes pour ne pas tomber, et laisse son adversaire s'épuiser. C'est que Foreman est plus jeune (25 ans contre 32 pour Ali), plus costaud et encore invaincu en 40 combats, dont 37 remportés par KO.
"Ali, boma ye!" ("Ali, tue-le", en langue lingala) scandent les 100.000 spectateurs tout acquis à la cause de celui qui s'est montré bien plus à l'aise au coeur de l'Afrique pendant la préparation estivale.
Ali plie mais ne rompt pas, il en viendrait même à narguer son adversaire. Puis, au 8e round, un éclair du droit fait connaître à Foreman le premier KO de sa carrière. "Mohamed m'a étonné, je dois l'admettre. - confiera le vaincu - Il a été plus intelligent, il a mieux combattu. Ce soir-là, il était juste le meilleur sur le ring."
De ce combat, resteront la stratégie d'Ali, devenue légendaire sous le nom de "rope-a-dope" (la clé c'est les cordes), et certaines des répliques qui ont fait sa légende.
Les "Je vole comme le papillon, je pique comme l'abeille... Ses mains ne peuvent frapper ce que ses yeux ne peuvent pas voir" et autres "Je suis si rapide que la nuit dernière, quand j'ai éteint la lumière dans ma chambre d'hôtel, j'étais déjà au lit avant qu'il fasse noir dans la pièce", sont clamés lors de sa préparation.
Le "rumble in the jungle" a aussi été raconté par l'écrivain-journaliste américain Norman Mailer ("Le combat du siècle", 1975) et dans un documentaire oscarisé ("When we were kings", 1996).
Source: AFP 04/06/2016
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