Drama : The Art of Laurent Durieux au MIMA Museum

« Drama » : The Art of Laurent Durieux, c’est l’une des expositions que l’on peut voir en ce moment au MIMA Museum !

L'illustrateur belge Laurent Durieux a fait de la réinterprétation des affiches de cinéma sa spécialité. Son univers décalé et hypnotisant mêle avec élégance les codes esthétiques du rétro-futurisme et les références pointues, et redonne à l'affiche de film son statut d'œuvre d'art. Couleurs pop, contrastes et sens indiscutable du détail rendent les œuvres de Durieux aussi iconiques que les originales.
Célèbre dans le monde entier pour ses affiches alternatives des plus grands classiques du cinéma et chouchou de Posterissim, l’illustrateur belge s’invite sur trois étages du musée bruxellois jusqu’au 9 janvier 2022. De 2012 à aujourd’hui, plus d’une centaine d’œuvres y sont présentées. Nous avons visité l’exposition et vous proposons aujourd’hui de la découvrir avec nous ! Toutes nos photos se trouvent dans le diaporama en bas de l’article, et retrouvez-également notre compte-rendu en vidéo dans la section Reels sur notre page Instagram ou sur Facebook!

Le MIMA, musée des images contemporaines, aime proposer ce que l’on a pas l’habitude de voir ailleurs, il prône l’art alternatif et la contre-culture. Lorsqu’il parle de l’exposition « Drama » : The Art of Laurent Durieux, Raphaël Cruyt, le commissaire d’exposition nous explique : les œuvres de l’artiste et son travail sur la dramaturgie prennent surtout leur sens lorsque l’on connaît le film et ce qui en fait sa saveur. Il faut mettre le nez sur l’affiche pour y voir les détails et comprendre ce qu’elle nous raconte.

En interview, Laurent Durieux confirme ce point de vue. Il explique qu’il cherche en effet à s’associer à la vision du réalisateur et comprendre le second niveau de lecture du film afin d’en proposer une vision plus fraîche, plus pointue et plus artistique. Pour lui, l’art a disparu des affiches de cinéma depuis une cinquantaine d’années, au profit de visuels commerciaux et il s’agit alors de remettre de l’art dans l’affiche d’une part, et de donner envie au public de voir ou revoir un film d’autre part.

Au delà du graphisme et de l’illustration, il compare son travail à celui d’un auteur. En disséquant et analysant le scénario à la recherche du potentiel narratif ou graphique, il en tire tous les éléments afin de non seulement pénétrer dans l’univers du réalisateur, mais aussi de proposer une autre histoire qui appartient au récit, issue d’un regard différent. Composition, lumière et surtout mystère, tels sont les éléments d’une bonne affiche pour Laurent Durieux : elle doit avant tout questionner le spectateur.

En adéquation avec qui il est et avec son esthétique, chaque nouvelle affiche est excitante pour lui. Il s’impose d’aimer les films sur lesquels il travaille afin d’être certain de pouvoir y apporter quelque chose. Il s’influence de tout et va puiser dans tout ce qui est connexe à l’affiche: photographies, tableaux, illustrateurs américains des années 30 tels que Petrucelli, ou encore bande-dessinée contemporaine avec Moebius…

Le premier grand succès de Laurent Durieux est l’affiche alternative de Jaws. Il explique que « l’affiche originale est iconique, très forte, très puissante ». Il décide alors de déplacer complètement l’action et d’en faire « l’image la plus ennuyeuse possible », dont l’intrigue est révélée par l’un des twists visuels dont il a le secret. Une plage, le bord de mer, des baigneurs… C’est sur l’un des quartiers du parasol que l’affiche révèle l’ombre noire, pesante et menaçante de l’aileron du requin, que personne ne voit mais qui plane sur la foule. « Ce qui fait peur dans ce film c’est ce que l’on ne voit pas » : il retranscrit cette intention sur son affiche, et fait passer le message de la prétention de l’homme de penser que l’on peut dompter la nature sans risque. Spielberg, ravi, découvre l’affiche et lui en commande une vingtaine pour ses proches !

Francis Ford Coppola, l’un des réalisateurs fétiches de l’artiste, aura attendu trois ans avant sa première sollicitation avant de pouvoir enfin collaborer avec Laurent Durieux, dont le calendrier est tout particulièrement convoité. Dans l’échange et la communication, ils travaillent sur toute une série issue du catalogue du réalisateur et donnent naissance à des relectures de Tucker, Apocalypse Now, ou encore Cotton Club… Une association fructueuse puisque les visuels de Durieux figurent même aujourd’hui sur les bouteilles de vin de Coppola !

Celui qui a commencé sa carrière en 1994 dans le design graphique et l’image de marques sans direction artistique précise, propose depuis plus de dix ans un travail que l’on pourrait situer entre nostalgie et modernité. Désormais reconnu comme véritable affichiste, il exerce principalement sur commande : galeries, majors, et même directement des réalisateurs. Se reconnaissant dans la notion d’art populaire, il n’accepte jamais de commande privée. Ses œuvres ne sont pas réservées à une élite et ont pour vocation principale d’être diffusées.

Et sinon, pour une œuvre de Laurent Durieux chez vous toute l’année, rendez-vous sur www.posterissim.com - vous reconnaîtrez sûrement quelques affiches de l’exposition sur notre site dans la section « Affiches alternatives » ou dans celle dédié à l’artiste !


 

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